Écologie et économie

Les enjeux écologiques et économiques sont à étudier indépendamment mais aussi certainement à lier, et nous tenterons de le faire rapidement ici.

1) Depuis des années se pose la question de la protection des terres agricoles, et plus récemment de la résilience alimentaire ; l’artificialisation et - du fait des déjections - l’acidification d’une terre agricole fertile et irriguée semble ne pas répondre aux problématiques actuelles.

Le succès des pétitions papier et web montre que beaucoup d'habitants ont conscience des limites des modes de production industriels, et demandent aux politiques de ne plus être en retard sur les problématiques environnementales et sociales. Nous pouvons rendre compte ici de points soulevés lors de nos échanges avec les signataires, et qui questionnent les prises de décisions de nos administrations locales en faveur de l'agroalimentaire industriel : 

  • des projets générant une pollution forte incompatible avec une culture durable des terres agricoles,
  • pour des rendements équivalents au bio ;
  • des projets qui ne génèrent pas de création d'emploi localement, puisque presque tous les gestes métier sont automatisés ou mécanisés,
  • mais qui sont très coûteux pour la communauté (renforcement des réseaux d'eau - voir ci-dessous - et de la voirie communale) ;
  • une dépendance inquiétante au produits phytosanitaires, qui n'est pas sans conséquence pour la santé des consommateurs ;
  • un rendement économique faible résultant d'un investissement initial très important (d'après le Référentiel 2017 des prix des bâtiments et équipements avicoles produits par les Chambres d'agriculture jusqu'à 1 500 000 euros) et d'une dépendance forte quant au bon vouloir des gros acheteurs de l'agroalimentaire (pour le projet sauzillard, Super U) qui tirent les prix vers le bas. 

On peut penser que des projets de petites exploitations favorisant la polyculture et l'élevage extensif, l'ancrage dans un terroir, la consommation et l'emploi local seraient bien accueillis. La Drôme est maintenant connue nationalement pour sa volonté de promouvoir une agriculture vertueuse pour l'environnement et ses habitants ; la plaine de Sauzet pourrait s'inscrire dans ce mouvement en étant porteuse de projets ambitieux répondant aux enjeux climatiques, économiques et logistiques à venir.

2) Autre point qu'il nous semble important de souligner : la consommation importante en eau potable de ce type d’installation, qui nous parait excessive dans un contexte de raréfaction de cette ressource. En effet, selon l’étude « Commercial Poultry Nutrition » de Ms. Leeson et Summers qui est une référence dans le milieu agricole (reprise par Bayer-Monsanto), une poule pondeuse boit environ 180 ml par jour à 20° et 300 ml par jour à 32°. Ce qui donne une consommation hivernale de 5310 l/jour et une consommation estivale de 8850 l/jour. Et ces chiffres ne prennent pas en compte d’éventuels usages annexes de l’eau (nettoyage, rafraîchissement des bâtiments, etc). De fait, l’installation de ce poulailler industriel nécessite le renforcement du réseau d’adduction d’eau potable, occasionnant, de plus, une dépense publique à hauteur de 75 000€.

3) Pour conclure, nous voulions rappeler que ce projet se situe à 200 m à vol d'oiseau d'une zone Natura 2000, et qu'il nous semble peu cohérent de développer dans un même lieu industrie et protection de la nature.

 


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